À première vue, choisir un supplément de produits naturels peut sembler être une tâche simple. Après tout, n’est-il pas suffisant de choisir un produit étiqueté comme « naturel » ? Malheureusement, ce n’est pas toujours le cas. Reconnaître un bon supplément d’un mauvais peut être plus subtil qu’il n’y paraît. Ce n’est certainement pas le prix du supplément qui détermine sa qualité. Voici quelques conseils pour vous guider dans votre choix.
Ressemble à un aliment
Un excellent supplément ressemble le plus possible à un aliment. Vous vous demandez peut-être pourquoi c’est important. Eh bien, notre corps est conçu pour absorber les nutriments des aliments naturels. Donc, plus un supplément ressemble à un aliment, plus il est susceptible d’être bien absorbé par notre corps.
Assimilation élevée avec des minéraux organiques ou chélatés
Lorsque vous regardez la liste des ingrédients d’un supplément, cherchez des minéraux chélatés ou sous forme organique. Mais qu’est-ce que cela signifie exactement ? Les minéraux organiques (à ne pas confondre avec biologique) sont transformés par les plantes au cours de leur croissance ou par la fermentation, les rendant plus facilement assimilables par notre corps.
Un exemple clair est celui de la silice. La silice provenant de sources telles que la prêle ou le bambou est transformée sous forme organique ce qui la rend biodisponible pour notre corps. En revanche, la silice provenant du sable n’est pas assimilable. Vous pourriez lécher du sable toute la journée, mais cela ne vous apporterait aucun bénéfice nutritionnel!
Il en va de même pour des minéraux comme le fer, le magnésium et le calcium. Les formes inorganiques comme le sulfate ferreux, l’oxyde de magnésium ou le carbonate de calcium ont une faible assimilation, ce qui signifie que notre corps ne les absorbe pas efficacement et peuvent même provoquer de la constipation.
Minéraux chélatés
En parlant de minéraux chélatés, il est essentiel de mentionner que ces minéraux sont liés à une protéine, ce qui les rend encore plus assimilables par notre corps. Vous pouvez repérer ces types de minéraux sur les étiquettes des produits naturels sous différents noms, tels que PVH (protéines végétales hydrolysées), chélates, glycinate, bis ou di-glycinate, orotate, thréonate, etc.
Dans le cas d’un sel minéral chélaté, le minéral est lié à un ligand, appelé chélateur, pour former un complexe plus ou moins stable. Ce chélateur, en fonction de sa nature, confère des propriétés spécifiques au minéral, notamment en améliorant sa biodisponibilité.
En optant pour des minéraux chélatés, vous maximisez les chances que votre corps puisse absorber et utiliser efficacement ces nutriments essentiels. C’est un autre aspect important à considérer lors du choix d’un supplément de produits naturels pour soutenir votre santé globale. (1)
Les vitamines aussi ne sont pas toutes égales
En parlant de la qualité des suppléments de produits naturels, il est crucial de mentionner également les vitamines et leur forme chimique naturelle. Actuellement, de nombreuses études scientifiques mettent en évidence les dangers potentiels de certaines vitamines, sans toujours préciser que ces études sont basées sur des formes artificielles créées par l’humain. La vitamine E sous forme d’alpha-tocophérol n’a pas le même impact que l’ensemble des quatre tocophérols et quatre tocotriénols comme on le retrouve dans la nature. (2)
C’est aussi le cas de la vitamine A, et certaines vitamines du groupe B, telles que le folate. Ces formes artificielles peuvent présenter des risques pour la santé, contrairement à leurs équivalents naturels présents dans les aliments et certains suppléments avec fermentation ou méthylation.
La méthylation
La méthylation est un processus métabolique vital qui se déroule naturellement dans notre organisme. Il consiste en la transmission d’un groupe méthyle d’une molécule à une autre. Ce processus joue un rôle essentiel dans de nombreuses fonctions corporelles, telles que la production et la régulation de neurotransmetteurs et d’hormones, la détoxification du corps via la production de glutathion, et la modulation de l’expression de certains gènes via des processus épigénétiques.(3)
La fermentation
De plus, la fermentation est un processus biologique qui favorise la transformation de formes inorganiques en formes organiques, plus assimilables de minéraux. Elle contribue également à la création d’enzymes, de certaines vitamines facilement absorbables, et de phytonutriments bénéfiques comme les antioxydants. (4)
Forme de présentation (galénique) du produit naturel
Les produits naturels se présentent sous forme de poudres, de comprimés, de capsules, de gélules, les huiles, de teintures-mère, de sirop et d’ampoules.
- Les comprimés sont constitués de poudres qu’on a écrasé avec un liant pour former un comprimé parfois croquables parfois qu’on avale entier. Ils peuvent être à absorption normale ou lente.
- Les capsules sont constituées de poudre mis en capsule. Celle-ci est animale (gélatine de porc ou de bœuf) ou végétales (vegi-caps, cellulose, pullulane). Elles peuvent aussi être avec un revêtement à libération lente ou entérique, qui se dégrade plus lentement ou au niveau de l’intestin plutôt que de l’estomac.
- La poudre simple libre, dans un contenant.
- Les gélules sont constituées d’un liquide comme une huile et enrobés de gélatine (animale) ou de glycérine (végétale).
- Les teinture-mères sont des plantes macérées dans l’alcool pendant plusieurs semaines à un mois. il reste environ 10% à 33% d’alcool dans un flacon. Si désiré, on peut faire évaporer l’alcool.
- Les huiles en bouteille comme pour les huiles de poissons ou d’algues.
- Enfin, les ampoules sont des liquides placés dans des ampoules de verre cassables ou dévissables.
Pour la poudre, préférer la poudre simple ou les capsules végétales à absorption normale (pas de libération lente).
Pour les liquides à base d’alcool-eau, préférer les teintures-mères aux ampoules, sauf si concentrés avec ratios (ex: 10:1 ginseng panax) et pour les huiles, la forme liquide en bouteille plutôt que gélules.
Le moins d’ingrédients non médicinaux (excipients) que possible
Regardez toujours la liste des ingrédients non médicinaux pour voir si elle est courte ou longue et s’il n’y a pas des ingrédients qui seraient potentiellement nocifs: dioxide de titane, parabènes, et à en avoir le moins possible: benzoate de sodium, sorbate de potassium, stéarate de magnésium.
Dosage
» Tout est poison, rien n’est poison : c’est la dose qui fait le poison. » disait Paracelse.
Pour une efficacité maximale et pour éviter les effets potentiellement toxiques, le dosage est primordial. À mon avis, nous ne pouvons nous fier aux apports nutritionnels recommandés de Santé Canada. L’exemple le plus éloquent est celui de la vitamine C: l’apport recommandé est de 90 mg par jour pour les hommes et de 75 mg par jour pour les femmes. C’est à peine pour éviter d’avoir le scorbut soit une carence grave en vitamine C!
Le dosage thérapeutique dépend du besoin et de la tolérance de la personne. L’effet légèrement laxatif moins quelques dizaines de milligramme ou gramme permet de déterminer le dosage maximal. Le dosage optimal est souvent bien au-dessus des indications sur les étiquettes comme c’est le cas de la vitamine C et D. La vitamine C a un dosage thérapeutique situé entre 600 mg et 10 g (et parfois plus selon le besoin). La vitamine D aurait un dosage optimal pour un taux sérique (dans le sang) de 125 nmol/L, ce qui correspond à la plupart des Nord-Américains entre 3000 et 5000 UI par jour. Cela représente selon le poids de la personne en kilo de 50-75 UI par jour selon Jean-Yves Dionne, pharmacien apothicaire.(5)
Ce n’est pas que c’est naturel que ce n’est pas sans danger
L’arsenic et le mercure du riz et des poissons contaminés, le chlore (et son dioxide) et le cyanure des noyaux d’abricot sont tous naturels, mais toxiques à dosage plus ou moins élevé.
Attention aussi aux interactions avec les médicaments! Parmi les champions des interactions possibles, mentionnons le millepertuis, le ginkgo et les fibres.(6)
Contaminants et assurance de la concentration affichée sur étiquette
Il est important que la compagnie de suppléments puisse rendre disponible aux consommateurs une fiche d’analyse de ses lots par un laboratoire indépendant (tierce partie) autre que le fournisseur des ingrédients et la compagnie qui le vend afin de s’assurer qu’il n’y ait pas de contaminants comme les minéraux toxiques (métaux lourds), les perturbateurs endocriniens comme les pesticides dont les fameux DDT et maintenant le glyphosate (RoundUp et autres).
La certification biologique est aussi un gage de vérification par un laboratoire indépendant, car ils ont des normes très strictes à appliquer.
Conclusion
En conclusion, la prochaine fois que vous choisirez un supplément de produits naturels, assurez-vous qu’il ressemble à un aliment et qu’il contient des minéraux chélatés sous forme organique. Évitez les formes inorganiques qui ont une faible assimilation. Choisissez des formes méthylées de vitamines B9 et B12 ou mieux, des vitamines et minéraux fermentés.
En choisissant des suppléments qui respectent ces principes, vous pouvez vous assurer de bénéficier au maximum des nutriments essentiels pour soutenir votre santé et votre bien-être global. La prochaine fois que vous achèterez des suppléments de produits naturels, prenez le temps de vérifier leur qualité et leur composition pour des résultats optimaux.
N’hésitez pas à demander des conseils d’un expert en produits de santé naturels pour (re) prendre le pouvoir sur votre santé.
Références:
(1) Chélation: https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/7815675/
(2) Formes naturelles organiques et l’exemple de la controverse de la vitamine E: https://www.aocs.org/stay-informed/inform-magazine/featured-articles/vitamin-es-safety-controversy-january-2009?
(3) Méthylation: https://www.nutriting.com/conseils/methylation-c-est-quoi
(4) Fermentation: https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/B9780128023099000078
(5) Apport en vitamine D optimal: https://www.jydionne.com/vitamine-d-soleil-et-supplements/
(6) Interactions plantes/PSN et médicaments: https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4813519/figure/fig2-1715163516629156/
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